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avril 26, 2024
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Société

Aménagement immobilier : Ketcha Courtès ne badine pas avec la réglementation

Parce que soucieuse de la matérialisation de la vision politique du chef de l’Etat en matière de logements, le ministre de l’habitat et du développement urbain a dû se résoudre à procéder au retrait par arrêté datant du 02 aout 2021, d’agrément à des promoteurs immobiliers. Un acte assez indicateur qui devrait attirer l’attention de tous ceux qui se risqueraient dans une telle aventure.
De l’arrêté n°00010/MINHDU/SG/DHSPI/SDIAC du 02 aout 2021 portant annulation de l’agrément pour l’exercice de la profession de promoteur immobilier, on peut clairement y lire : « A été, à compter de la date de signature du présent arrêté, radiée de la liste des promoteurs immobiliers agréés pour exercer la profession de promoteur immobilier, la Société Internationale de Construction du Sud-Ouest (Sicc) ». C’est dire que l’on ne devra plus entendre parler de Brigitte Soppo Ngalle, la promotrice de la SICC, dans le secteur de l’immobilier au Cameroun. L’arrêté du ministre de l’habitat et du développement urbain (Minhdu) est inhérent à une succession de faits qui ne pouvaient que conduire à une telle résolution. Si on en est arrivé là, c’est « en prenant en compte les plaintes des 182 acquéreurs du Garden Community 1, victimes d’abus”.
Ayant bénéficié de l’arrêté n°0011/E/MINDUH/SG/CJ DU 28 octobre 2010 portant agrément pour l’exercice de la profession de promoteur immobilier, la Société Internationale de Construction du Sud-Ouest (Sicc) a plutôt brillé par une attitude répréhensible qui conduit à cette décision du ministre et qui, depuis qu’elle a été rendu publique, est applaudie par le plus grand nombre.
Il faut dire que l’affaire qui a conduit à cette réaction positive du Minhdu, remonte à 2010, lorsque la Sicc a lancé un projet de construction sur un site de 7 hectares de 181 maisons individuelles de luxe de type californien (États-Unis) au lieu-dit Cité Chirac dans l’arrondissement de Douala 3ème. Il avait même été indiqué que les maisons allaient être livrées après 24 mois. Une programmation qui avait forcément intéressé plusieurs acquéreurs, 182 au total qui avaient alors mobilisé un peu plus d’un milliard de Fcfa dans cette opération qui s’est avérée finalement foireuse quand bien même ces acquéreurs avaient bénéficié de la garantie du Crédit foncier du Cameroun (Cfc). Les choses ont commencé à se corser en 2017 quand après sept (07) ans plus tard, aucune construction n’était toujours sortie de terre. Quand bien même les acquéreurs, dans la perspective de rentrer dans leur droit, avaient eu recours aux tribunaux pour abus de confiance et fraude, Brigitte Soppo Ngallè avait alors trouvé une belle échappatoire relevant des échecs de montage du projet et sa revalorisation à 29 milliards de Fcfa, contre 7 milliards de Fcfa initialement prévus. De la saisine par l’Etat, de ce dossier, en dépit de l’audit ordonné en 2018 par l’Etat, rien n’a toujours été fait pour contenter les acheteurs. La tournure qui vient de prendre l’affaire avec la décision du retrait d’agrément, est un autre signe assez révélateur de ce que cette situation est suivie de très près par le gouvernement dont on sait qu’il accorde un point d’honneur pour le logement décent de sa population, surtout en zone urbaine. Quand bien même la vigilance reste de mise, l’acte du ministre Célestine Ketcha Courtès redonne déjà de l’espoir à ces acquéreurs, celui de savoir qu’ils ne sont pas les lésés de la République.

Ericka Nkodo

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