La Pdg de Multi Services et Matériels Industries (MSMI), n’hésite pas à manifester son amour pour ce secteur d’activité dans lequel elle s’est imposée comme leader et compte en faire un des piliers de l’industrialisation du Cameroun.
Que peut-on encore dire sur Audrey Chicot que le public ne connait pas ? Rien pratiquement. Le nombre de reportages faits sur cette industrielle par la presse camerounaise, tout comme étrangère disent presque tout. Audrey Chicot n’est plus le genre à présenter. La patronne de Msmi-Cameroun, entreprise valorisée à plusieurs milliards de francs CFA, est plus qu’un archétype. D’abord, de par sa présence comme l’une des rares femmes dans un milieu de maintenance et fabrication industrielle généralement tenu par les hommes et par ailleurs par sa capacité à s’y imposer au point d’en être le leader plébiscité par l’ensemble des professionnels de ces métiers.
Elle est aujourd’hui à la tête de l’Association Interprofessionnelle de la Fabrication Mécanique et de la Maintenance Industrielle au Cameroun (AIFMC). Une place que lui confèrent ses compères, au regard de son engagement et sa détermination à faire de ce secteur un des piliers de l’industrialisation au Cameroun.
Pour preuve, son entreprise MSMI a été classée en 2014 après un bunch marking, 6ème entreprise mondiale sur 988 entreprises de la même taille. Et elle sera faite la porte d’entrée du projet Kaizen, méthode de gestion de qualité au Cameroun à travers l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Signe du dynamisme de sa promotrice qui s’est toujours efforcée à élever son entreprise aux standards internationaux. De quoi procurer de la fierté à cette amazone de l’industrie. Et elle a raison d’en avoir.
Car, cette structure née d’un sursaut d’orgueil d’Audrey Chicot de ne pas supporter voir les machines à l’arrêt dans les usines de son pays faute de pièces de rechange ou de nombreuses commandes en matériels de maintenance adressées à l’étranger. « J’ai trouvé cela anormal et j’ai jugé qu’il fallait faire quelque chose ». Elle met sur pied MESMI en 2003. L’entreprise aussitôt lancée est submergée de commandes. « Fabrication et maintenance sont liées. Le succès ne pouvait qu’être immédiat », rétorque-t-elle.
En effet, Audrey Chicot, très éloignée du pessimisme ambiant de certains de ses compatriotes, croit aux potentialités de son pays. Elle compte, avec ses investissements dans ses différents secteurs d’activés de pointe et celles d’autres industriels partageant sa vision, placer le Cameroun dans les prochaines années au rang des pays industrialisés. « Le Cameroun, contrairement à d’autres pays d’Afrique et aux idées reçues, a des techniciens et praticiens de terrain avec un niveau de compétence avérée pour permettre aux usines de fonctionner et rester plus d’un siècle », répond-elle à toute personne qui veut l’entendre.
Et elle y croit dur comme fer. « Je ne vois pas comment les choses qui sont faites ailleurs ne peuvent pas l’être dans notre pays ».
Cependant, notre capitaine d’industrie n’entend pas rester la seule femme dans son secteur. Elle s’est engagée avec son entreprise classée stratégique pour l’industrialisation par l’Etat camerounais à l’intégration des femmes dans les métiers de l’industrie. Sur un effectif de 70 salariés que compte son entreprise, huit(08) sont des femmes. Elle soutient par ailleurs de nombreuses initiatives de jeunes filles à qui elle offre des stages entreprise avec des perspectives d’embauche.
Audrey Chicot, classée parmi les femmes les plus influentes du pays, est également l’une de ceux qui croient au transfert de technologie. C’est d’ailleurs l’une des conditions exigées lors de sa signature des partenariats avec d’autres industriels sur le continent et d’ailleurs. Un type partenariat gagnant-gagnant sans lequel la Pdg de Mesmi n’est partante. « C’est l’une de mes premières clauses de tous mes contrats », lance-t-elle.
Plusieurs fois courtisée pour intégrer un parti politique, occuper un poste ministériel ou autres hautes responsabilités étatiques au regard de son engagement, Audrey Chicot a toujours décliné l’offre. « Je ne suis pas intéressée. Je me sens bien là où je suis. J’ai la liberté d’agir et de faire les choix que je veux. En politique vous pouvez avoir toute la volonté du monde et échouer».
Notre passionnée de l’industrie estime par ailleurs que ce sont des industriels qui font la force des politiques et non le contraire. Mais connaissant le fonctionnement de notre pays, pourrait-elle résister pour longtemps aux nombreuses sollicitations dont-elle fait face ?
Félix ÉPÉE
1 commentaire
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