Face à la crise alimentaire engendrée par le conflit russo-ukrainien, l’import-substitution s’est imposé comme le recours ultime du Cameroun afin non seulement de diluer les effets pervers subséquents mais en sus poser les jalons d’une industrialisation pérenne porteuse de l’indispensable durabilité de la croissance. Dans cette optique, l’agence des normes et de la qualité s’est voulue plus regardant sur la qualité des produits mis sur le marché camerounais en les soumettant préalablement aux normes camerounaises et c’est à ce titre que le Directeur général de l’Agence des normes et de la qualité ( Anor) a récemment adressé une lettre au président exécutif de la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco). Charles Boto’o à Ngon, annonce avoir ordonné à ses équipes le retrait du marché camerounais des boîtes de sardines de la marque «Papa Nono» : «J’ai l’honneur de vous informer que le produit incriminé est de la contrebande, issu du contournement du Programme d’évaluation» a fait savoir le Directeur général . C’est dire combien l’Anor, de par son côté transversal couvrant tous les secteurs d’activité, est au service de toutes les populations. D’où son engagement intransigeant sur le respect des normes et de la qualité concernant les produits proposés aux consommateurs. C’est ainsi que dans la dynamique de soumettre les entreprises aux bonnes pratiques en matière de normalisation, l’Anor travaille à étoffer son portefeuille de normes, partant de 2800 à 6000 normes d’ici la fin d’année 2022, et projette 17000 normes en 2030 . Attentive aux doléances des opérateurs économiques, une campagne nationale de certification des produits des PME et PMI locales a été lancée depuis le mois de juin dernier, avec une réduction de 30% sur le coût de l’opération. Par cette initiative, l’Agence « vise l’accompagnement des entreprises dans l’amélioration de la qualité de leurs produits, afin de les rendre compétitives tant au plan national qu’international». En d’autres termes, il s’agit de promouvoir la qualité et la compétitivité des produits » made in Cameroun ». Ce qui est tout à fait judicieux dans le contexte actuel. Cette campagne cible les secteurs tels que l’artisanat, les filières agroalimentaires et cosmétiques. En parlant des produits cosmétiques justement, c’est le lieu de souligner avec force, la collaboration étroite de l’agence avec le ministère de la santé publique, lequel est d’ailleurs représenté au sein de son conseil d’administration. Toujours dans l’amélioration de la compétitivité des entreprises et précisément du contrôle qualité des produits importés, l’Anor s’est entourée de deux partenaires stratégiques de renom dans le cadre du programme d’évaluation de la conformité avant embarquement des marchandises en République du Cameroun ( Pecae) désormais élargi à tous les produits à quelques exceptions près. Il s’agit de la Société générale de surveillance (SGS), une multinationale suisse et le britannique Intertek. Poursuivant sur cette dynamique globale de pousser l’ensemble des opérateurs économiques locaux vers la perfection en matière des normes et de la qualité , il importe de noter que l’ouverture des agences de Douala et Kribi déjà opérationnelles et celle de Garoua prévue sous peu, est à souligner car elle participe de la stratégie de l’Anor de couvrir également le Septentrion et partant tout le Cameroun.
